Le maire M. Patrick Péloquin le répète sur tous les toits depuis le 7 février 2024 : « Dans 5 ans, c.-à-d. après le 7 février 2029, la ville de Saurel ne sera plus la même ». Tout dépend donc du sens que l’on veut donner à ce changement et de l’ampleur que l’on veut bien y percevoir. Mais soyons humbles, réalistes et espérons simplement que d’ici là, au minimum, que le pont Turcotte sera remis à neuf.
Cela étant, rappelons que dans une chronique récente sur ce blogue, il a été suggéré comme premier changement significatif vers cette grande date de février 2029, d’abandonner le vocable de Sorel-Tracy pour dorénavant nous nommer comme ville, de notre seul vrai nom historique et logique : Saurel.
Alors, voici une autre suggestion, pour un second changement majeur à l’horizon de février 2029. Lequel ferait de Saurel un chef de file au Québec, en nous dotant d’un avantage comparatif important vis-à-vis des autres villes : adopter le 0 % d’augmentation de taxes municipales pour 2025, 2026 et 2027.
Cap sur l’innovation municipale
Est-ce possible ? Absolument. Mais cela prendra une volonté politique sans faille, une discipline budgétaire monastique et un conseil municipal totalement dédié et centré sur cette tâche, au détriment de l’accessoire et de l’illusoire. Surtout, cela nécessitera de prendre des risques et donc, son corollaire, démontrer une capacité d’innovation telle qu’elle nécessitera de prendre des sentiers jusqu’ici inconnus dans le monde municipal.
Nous pourrions alors être reconnus comme : « Saurel, la ville de l’innovation ».
Cela tombe bien puisque le 22 septembre 2022 : « … l’ancien enseignant d’histoire et consultant mondial en pédagogie, a parlé de sa vision pour la ville de 35 000 habitants. Je veux faire de Sorel-Tracy un pôle en innovation municipale au Québec. » (Source : Lancement de campagne de Patrick Péloquin à la mairie – Assurer un nouveau leadership à Sorel-Tracy, STM, 22 septembre 2024.)
Donc, de 2022 à 2025, c’est un délai raisonnable pour commencer à réaliser sa « vision ». Il est maintenant venu le temps où les bottines doivent suivre les babines. Et en tout respect, une activité du type « candidature pour les Jeux du Québec » ne figure pas et de loin, dans la catégorie des innovations. C’est même assez traditionnel comme stratégie de développement.
Fondements de cette suggestion
En fait, ce 0 % est une demande faite aux noms des citoyen(ne)s de Saurel qui n’ont nullement mandaté La Gazette de Saurel en ce sens.
Mais soyons réalistes, depuis plusieurs années et surtout au cours des 2 dernières avec des hausses successives de 4 % et plus, Saurel a pigé sans gêne et avec facilité dans les poches de ses contribuables, bien au-delà de leur capacité de payer, sans aucune augmentation de services ni amélioration de la qualité de ceux-ci. Est-il utile de rappeler qu’au Recensement de 2021 : 31 % des citoyen(ne)s de Saurel avaient 65 ans et plus. Il s’agit donc de retraités pour la grande majorité et dans bien des cas, l’indexation de leur revenu n’a pas suivi l’inflation et donc, les hausses de taxes municipales.
Considérant que dans une ville, il faut en avoir pour tous les goûts. Il ne faut pas perdre de vue que Saurel se montre souvent très prodigue avec notre argent. Mentionnons les centaines de milliers de dollars donnés annuellement à Statera ou au GIB Fest (y incluant son volet Régates). N’oublions pas que l’estimation pour le nouveau complexe aquatique vient de passer subitement d’un coût de 35 M$ à un minimal 45 M$, ce qui devrait faire augmenter notre endettement collectif de 19 M$ c.-à-d. 543 $ par citoyen. De même, dans l’hypothèse de la tenue des Jeux du Québec en 2027, c’est un autre 2 M$ minimum qu’il faudra allonger.
Il y a ici, un sérieux avertissement et donc un risque de perte de contrôle des finances publiques de la ville de Saurel.
Pour reprendre son souffle, voici un court moment de réflexion : « Les maires dirigent les équipes mandatées pour trancher entre ce que veulent les citoyens et ce dont ils ont réellement besoin, résume à peu près dans ces mots celui de Saint-Lin–Laurentides, Mathieu Maisonneuve. » (Source : Ces gens qui dirigent nos villes, La Presse, 25 mars 2024.)
Nous voulons et nous avons besoin de ce 0 %.
Comment faire ?
Avant de décider de la marche à suivre, il convient de se rappeler certains principes de base. Le premier est de sortir de la tour d’ivoire de l’Hôtel de Ville et de son entourage « dédié ». À ce titre, Saurel n’appartient pas au conseil municipal ni à sa fonction publique, mais aux citoyen(ne)s. Autrement dit, les citoyens ne sont pas là pour payer les projets chers aux élus et à la « machine » municipale.
Alors, quand on voit des cadres de direction municipaux dans un « clip » promotionnel sur les réseaux sociaux, faire la promotion de la candidature de Saurel pour l’obtention des Jeux du Québec en 2027, je me questionne sur la pertinence de cet usage de fonds publics (Source: https://www.facebook.com/watch/?v=943990154084739&ref=sharing.) Est-ce bien leur rôle ?
Vous trouvez que ces propos sont de nature populistes ? C’est un point de vue.
Cela étant, le mot d’ordre budgétaire doit être « discipline », en gardant le cap sans défaillir sur l’objectif simple du 0 % ci-haut suggéré. Les trois prochaines années où l’inflation sera présente parmi nous doivent être STRICTEMENT celles des contribuables et de personne d’autre, ni d’aucun groupe.
Ainsi, pour donner le ton en matière de moyens à mettre en œuvre, rappelons un des engagements de ma campagne électorale avortée de novembre 2022, toujours pertinent et centré exclusivement sur la capacité de payer des saurelois(e)s : « … pour améliorer la qualité de vie des citoyen(ne)s de Sorel-Tracy, dans un contexte d’inflation galopante, de hausse des taux d’intérêt et de l’évaluation foncière des propriétés, revisiter l’ensemble des façons de faire et des dépenses de la ville de Sorel-Tracy avec la participation des employés et nos partenaires. Dans la même veine, une révision systématique de tous les engagements financiers en cours sera effectuée, notamment en ce qui concerne les organismes à but non lucratif. Le but de l’exercice : recentrer l’action de la Ville de Sorel-Tracy sur les besoins de l’ensemble des contribuables. » (Source : Programme électoral 2022.)
C’est une façon de faire extrêmement rigoureuse et systématique. Cela n’a jamais été fait au niveau de l’administration saureloise, puisqu’aucun maire ne s’en est jamais vanté. Les hausses de taxes des dernières années nous indiquent simplement que c’est le statu quo qui a été géré.
À propos du 45 M$*, pour le nouveau complexe aquatique dont l’appel d’offres n’est toujours pas lancé, ce montant est à mon avis, une ligne rouge écarlate à ne pas franchir. Il y a dans la balance, un 26 M$ de subvention, mais un 19 M$ d’endettement. Il faudra faire un choix et Patrick Péloquin aurait avantage à sortir de l’Hôtel de Ville pour descendre dans la rue afin de connaître le pouls de sa population sur le sujet.
En terminant, si Saurel manque d’imagination, j’encourage la ville à publier l’intégrale systématique et détaillée de ses dépenses pour 2023 et celles en cours pour 2024. Les contribuables ne manqueront sûrement pas de suggestions de coupe budgétaire.
Vous croyez ce 0 % impossible à réaliser. Je vous citerai en guise de réponse, les paroles d’un de mes anciens patrons : « Dis-moi ce que tu as de besoin. Je vais te montrer comment t’en passer ».
Bref, il reste plus de 8 mois pour mettre cette orientation en œuvre. Les contribuables ont besoin d’air et leur capacité de payer a été dépassée au cours des 2 dernières années.
Je dédie cette chronique à tous les « petits vieux et les petites vieilles » de la ville et de la région de Saurel. Nous sommes beaucoup, il ne faudrait pas l’oublier.
Jocelyn Daneau, Payeur de taxes à Saurel, jocelyndaneau@gmail.com
* Règlement no. 2575 « Concernant l’exécution de travaux relativement à la construction d’un complexe aquatique au 3030, place des Loisirs, et autorisant, à ces fins, un emprunt de 45 000 000 $ ».
« Le nombre de demandes requis pour qu’un scrutin référendaire soit tenu est de 2 968. »
La Gazette de Saurel - Affaires publiques 
Une réflexion sur “Saurel : objectif 0 % d’augmentation de taxes”