L’appel de Jean-Pierre Groulx suivi de Terrebonne la riche tire la « ploye »

Le GIB Fest et son directeur général M. Jean-Pierre Groulx en sont bien conscients. L’été 2024 s’en vient à grands pas et c’est le temps d’envisager le choix de sa destination vacance. Ce qui amène toute la question du budget familiale à y consacrer. Lequel n’est pas illimité par définition, sauf exception.

Ainsi, dans le SorelTracy magazine (23 février 2024), on retrouve l’article suivant : « Prévente de passeports décevante « Il faut que les citoyens mettent l’épaule à la roue ». En résumé, tant pour le GIB Fest (GF ci-après) en lui-même que pour les Régates de Saurel, un Jean-Pierre Groulx (JPG ci-après) qui semble décontenancé mais lucide se : « … désole du peu de passeports vendus en prévente et se questionne sur l’appui de la population ».

D’entrée de jeu, rappelons que les contribuables de Saurel contribuent déjà annuellement pour 300 000 $ au GF, l’équivalent de 8.57 $ par citoyen. Dans ce contexte, peut-être s’attendent ils à une certaine gratuité et pensent avoir assez donné. Autrement dit, peut-être que l’on garde son rare fric loisir pour aller voir ailleurs, le GF n’étant plus une nouveauté. Peut-être est-ce simplement pour mettre du « gaz dans le char » pour aller au Costco.

Parce que les « Costco » sont toujours ouverts. Ce qui n’est pas nécessairement le cas pour le GF et notamment pour le volet Régates. Surtout quand on sait que les 2 premières éditions et la dernière en particulier ont été victime de dame Nature. M. Groulx et son équipe en sont pleinement conscients.

À propos des Régates, la question qui me turlupine est de savoir s’il s’agit bien d’une activité qui a la faveur des Saurelois ? Rappelons que les assistances pour la première mouture en 2022 étaient nettement en deçà des prévisions et la seconde a été annulée. Alors, acheter des billets 6 mois d’avance, même en réduction, ce n’est pas évident.

Sur le plan personnel, j’ai des réserves avec l’activité Régates. Un peu comme la F1, le tout m’apparaît assez élitiste, complexe et compliqué à organiser. De plus, l’action se déroule loin des estrades. C’est bruyant et polluant. Dans ce dernier cas, en cette époque de prise de conscient environnementale liée aux changements climatiques, le spectacle Régates a peut-être perdu de son attrait.

Oui, une ville doit offrir une panoplie d’activités pour satisfaire les goûts de tout un chacun. Mais nous serions peut-être surpris du résultat en comparant les Régates avec par exemple, le tournoi de « Washer », un jeu simple et populaire tenu à l’été 2023 par les gens du Tire-Bouchon, selon quelques critères: frais d’organisation, des retombées économiques, attractivité, etc.

Soyons réalistes, il y a proportionnellement plus de participants à la danse en ligne gratuite le dimanche après-midi dans le Carré Royal, que pour plusieurs spectacles payants d’un groupe de musique populaire.

L’appel à la mobilisation de JPG et les perspectives de vente du GF pour 2024

Est-ce que cet appel à une sorte d’implication sociale par la générosité des Saurelois va avoir du succès ? Comme éléments de réponse vérifiables, ressortons du vieux stock.

En septembre 2014, j’avais réalisé une courte étude sur la charité à Saurel intitulé : « Charité : le test de la réalité ». Il s’agissait d’analyser les données de la ligne 340 du Rapport d’impôt fédéral : Dons de bienfaisance et dons aux gouvernements, admissibles pour Saurel, le Québec, le Canada et d’autres villes au Québec. J’ai examiné les données récentes sur le sujet tirées des Dons de charité (Ligne 34000, annexe 9 de la déclaration d’impôt des particuliers, Tableau : 11-10-0003-01 de Statistique Canada). Le résultat est constant pour 2008-2021, nous sommes parmi les plus séraphin au Québec et encore plus, pour l’ensemble canadien.

Ce n’est pas facile de vendre des billets. En 2017, avec M. Claude Himbeault (et d’autres), on tenait un kiosque pour ce qui s’appelait encore, le Festival de la gibelotte avec Benoit Lefebvre comme président. Les spectacles étaient alors en majorité gratuits et on vendait des billets moitié-moitié pour les financer. On capotait devant le nombre effarent d’individus qui avait oublié leur portemonnaie dans leur « char », comme justification pour ne pas nous encourager.

Il faudra être encore plus tenace en 2024 mon cher JPG. Surtout que la ville de Saurel présentement, met tous ses œufs dans le panier des Jeux du Québec pour 2027.

La nouvelle élasticité-prix des billets du GF

Phénomène connu en micro-économie, les billets du GF semblent devenus un bien avec un prix très élastique. Ce qui implique que la moindre variation de prix, réelles ou non, est perçue très fortement par les acheteurs c.-à-d. que la moindre perception de hausse entraîne une baisse drastique de la demande. Si on jumèle le tout avec une hausse générale des prix, volet nourriture par exemple, le passeport du GF est alors victime d’un effet d’éviction du panier du consommateur.

Est-ce que le prix du billet du GF peut être considéré comme un bien de luxe ? Il y a tout lieu de le croire puisque les réductions proposées ne semblent pas attirantes. En d’autres termes, toute la question de la réduction du revenu disponible des ménages frappe présentement à Saurel et dans la région. En ce sens, un billet pour le GF même réduit, semble devenu un luxe.

Il faut aussi comprendre que les hausses de taux d’intérêt (et l’inflation) nous impactent de plus en plus forts. Le tout dans le contexte d’une population vieillissante à Saurel où les revenus de pension ne sont pas toujours convenablement indexés, tandis que notre classe politique n’a pas eu la pudeur appropriée avec les dernières hausses de taxes municipales (pour notamment financer le GF).

Y a-t-il de l’espoir pour 2024 ?

À court terme, ne péchons pas par optimisme mais par réalisme. La saison 2024 pourrait être difficile, tant pour le GF, les Régates, Statera et le tourisme tarifié. Il n’y a pas de recette miracle quand le revenu disponible des citoyens diminue. Surtout que par définition, une population plus âgée est financièrement plus frileuse. Il faudra attendre de meilleurs jours.

À long terme, déplorons l’absence depuis des années d’une vision et donc, d’une stratégie intégrée* en matière de tourisme et plus généralement, pour le développement de l’axe Vieux-Saurel/quai Catherine-Legardeur. Pour diverses raisons, Statera n’est jamais devenu un produit d’appel touristique et le GF y incluant le volet Régates à cause des aléas climatiques, n’en sera probablement jamais un.

Dans une autre vie, dans mes engagements électoraux pour la mairie, il y avait : « Tenir dans les meilleurs délais, avec toutes les parties prenantes, les états généraux de l’industrie du tourisme à Sorel-Tracy. Le tout en vue de débuter le processus de consolidation de notre industrie touristique basé sur une vision d’ensemble cohérente, avec les plans d’action afférents et une gouvernance respectant les règles de l’art ». Y serait grandement temps.

Dernière heure : Entrevue de JPG suite à ses interventions médiatiques récentes concernant le GF, la vente des passeports, etc. Mise en onde le 28 février 2024 vers 18h. : https://soreltracy.info/2024/02/28/le-gib-fest-une-tradition-qui-se-poursuit-depuis-1978/

Dernière heure – Jeux du Québec 2027 – Terrebonne la riche tire la « ploye »

On apprenait par le biais des 2 Rives (27 février 2024) que la riche ville de Terrebonne ne présentera finalement pas de candidature, pour la tenue des Jeux du Québec 2027. Celle-ci estime ne pas avoir pour l’instant, les ressources nécessaires pour aller de l’avant.

Pour mémoire : Terrebonne, c’est 21,8 milliards de $ de Richesse foncière uniformisée pour 116 319 citoyens c.-à-d. 187 415 $/citoyen. Saurel : 4,5 milliards de $ de RFU pour 35 000 citoyens c.-à-d. 128 571 $/citoyen. La RFU de Terrebonne est donc 46 % plus élevée que Saurel. En 2020, le revenu médian après impôt des ménages à Saurel était de 53 600 $ et de 81 000 $ à Terrebonne c.-à-d. de plus de 51,1 % (Sources : Statistique Canada, Institut de la statistique du Québec).

Si l’aventure des Jeux du Québec 2027 est trop cher pour Terrebonne, qu’est-ce que Saurel fait dans cette galère ? Nous parlons quand même au minimum, d’un coût de 2 M$ que l’on pourrait mieux utiliser, autrement, comme Terrebonne, une ville jeune, dynamique et prospère.

Jocelyn Daneau, Payeur de taxes à Saurel, jocelyndaneau@gmail.com

Suggestion de lecture : Statera 2018-2022 : la fin d’un cycle ?, Saurel Magazine, 31 août 2022.

* Quand tu positionnes ton Office de tourisme à l’autre bout du monde, à l’extérieur de ton centre-ville historique, c’est qu’il y a là peut-être un problème d’appréciation de l’importance de l’industrie touristique pour une ville (comme Saurel) et son image de marque.

C’est pour cette raison qu’un autre de mes engagements électoraux, dans une autre vie, était : « Déménager l’Office de tourisme de la région de Sorel-Tracy de la Maison des gouverneurs vers le centre-ville historique de Sorel-Tracy, dans un local directement accessible de la rue. »  (Source : https://saurelmagazine.wordpress.com/about/)